On avait testé le bus VIP pour aller à Vang Vieng, partons maintenant en mini-bus pour Luang Pradang… la route est prévue pour être sinueuse et longue : 7 heures de bus pour un peu plus de 220 kms… serrés comme des sardines entre les sièges de devant et les bagages qui débordent de l’arrière, on embarque avec d’autres touristes dont Anaïs, une jeune française expatriée en Chine, toute rigolote et pleine de vie… Quelques bonnes heures à discuter et un paysage de montagnes plutôt impressionnant (enfin moi, ça me donne le vertige, on dirait les routes de Corse sur lesquelles le moindre virage raté serait fatal ! décision prise, le retour se fera en sleeping bus, au moins si le chauffeur perd le contrôle du véhicule, on n’en verra rien !!!)
Nous débarquons à Luang Pradang dans la gare routière un peu excentrée, et les chauffeurs de tuk-tuk nous sautent dessus en nous imposant leurs prix fixes (20.000 kips par personne), hors de question puisqu’on nous a affirmé que le bus nous déposait en centre-ville ! Et voilà qu’on motive le reste de l’équipage (tchèque, américain, coréens…) à ne pas bouger du bus… le chauffeur s’énerve «I’m busy, so get out ! » ; et nous de lui répondre qu’il n’a qu’à nous déposer en centre ville car personne ne bougera de son bus et que nous ne sommes pas pressés ! De (très) mauvaise grâce, il comprend qu’on ne cédera pas et finit par nous emmener…
On trouve une petite guest-house en face des temples devant lesquelles des offrandes de nourritures sont faites tous les matins par les habitants aux moines qui n’ont (théoriquement) aucun bien personnel ni argent : c’est l’aumône des moines.
La ville est charmante, idéale pour se balader à vélo, ce qu’on fera à haute dose, les enfants derrière…
Le réveil est matinal au Laos, après les coqs de Vang Vieng, voici les offrandes aux moines qui commencent à 5H30, et les premières cloches sonnent à 4heures (enfin, en version lao, c’est plutôt un énorme tambour sur lequel les moines tapent).
Mais finalement, position stratégique idéale de la guest-house : on peut observer de la chambre les cérémonies ou s’installer sur le trottoir sans avoir à réveiller les enfants pour les trainer à l’extérieur de si bonne heure…
J’avais entendu dire que cette cérémonie était devenue un vrai business à touristes : normalement, nous ne sommes pas autorisés à donner à manger aux moines, en particulier les femmes non bouddhistes ; mais certains le feraient, tout comme d’autres se placeraient sur le trottoir sur lequel les moines passent pour les prendre de plus près en photos… Je ne sais pas si c’est l’endroit (pas tout à fait dans le centre ville) ou la période, mais nous n’avons rien vu de tout cela ; les personnes présentes qui observaient étaient placées en face, et plutôt discrètes.
Etre en face de temples nous a permis de passer quelques longs instants à écouter les chants des moines, à les observer vivre, faire sécher leur linge orange (même leurs serviettes de toilettes le sont !) et à discuter avec certains d’entre eux… Les enfants ont facilité les échanges puisqu’au bout de 4 jours, ils se sentaient à l’aise dans le temple next door et revenaient avec des petits bracelets orange et blanc… Du coup, on leur a offert une petite tour eiffel, issue du sac de jouets que les enfants ont apporté pour les donner aux enfants du Laos et du Cambodge. Les écouter nous parler de l’Italie et de l’Espagne et de leurs langues similaires était surprenant quand on apprend en parallèle qu’ils n’ont jamais été dans leur capitale, ni même à plus de 2 heures de route de Luang Pradang….. On réalise dans ces moments là la chance que l’on a de faire un tel voyage au bout du monde…
La ville est entourée du Mékong et d’un de ses affluents ; elle regorge de temples, on en a visité deux mais pour les passionnés, il y a de quoi faire ! On a grimpé sur le plus haut, Phu Si (328 marches), la vue sur les alentours de Luang Pradang est à 360°… les enfants ont déposé leurs petites offrandes, des fleurs oranges et des encens à allumer, ont prié (finalement, n’avons-nous pas tous le même Dieu ? même si ce n’est pas tout à fait vrai pour les Bouddhistes…) et ont fait s’échapper un petit oiseau d’une mini-cage…
Luang Pradang est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, nous nous y sommes sentis très vite très bien, et pourtant nous ne sommes pas des inconditionnels des villes, mais les couleurs vives des moines que l’on croise partout avec leurs parapluies (quelque soit le temps puisqu’ici un parapluie sert autant à se protéger de la pluie que du soleil), le rythme des chants et des musiques des temples, la douceur de vivre des berges du Mékong, les anciennes maisons ; tout cela nous a charmé et rapidement enchanté….
On prend vite le rythme :
- boulangerie française à deux pas pour le traditionnel pain au chocolat du matin (et pourtant, tous les jours, nous nous répétons que franchement s’acheter un pain au chocolat au Laos, c’est ridicule…et tous les matins, nous y retournons !)
- suivi en fin de matinée d’un fruit juice (à négocier à 5000kips même si le premier prix est à 10.000) ; on choisit ses ingrédients parmi tous les fruits proposés, Hannah et moi avons un faible pour le mint-lemon juice tandis que Maceo (et sa réticence à tout nouvel essai culinaire) persiste avec un banana shake (voir un oréo-banana quand ses parents l’autorisent !) ; quant à Fabrice, il s’essaye à différents parfums et dans les tous les cas, parcoure les étals du night market pour nous rapporter de nouveaux plats : une dame fabrique des sortes de mini-crèpes à la noix de coco, un régal !
- un peu d’école dans la chambre de l’hôtel
- des balades à vélo sur les bords du Mékong
- re-fruit juice…
- un petit massage à la croix rouge, les bénéfices sont reversés pour les actions en cours.
- le night market, ses étals de nourritures et ses jolis souvenirs pour touristes…
Autour de Luang Pradang : cascades, ours et éléphants !
Si la ville est charmante, ses environs le sont tout autant…
Tout est proposé en ville : des excursions, des treks de plusieurs jours, des services de mini-bus, ect… Je tente de me renseigner dans quelques agences, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai un mal fou avec les excursions toutes faites avec minibus qui vient nous chercher à l’hôtel et le timing ultra précis, et surtout je déteste que les prix soient affichés en dollars américains alors que le pays a sa propre monnaie ! Apparemment, je vais être servie au Cambodge où même les ATM ne distribuent que des billets de l’Oncle Tom…
Bref, on décide de faire nos propres excursions en louant les services d’un tuk-tuk qu’on négocie correctement (15euros la journée) mais on aurait pu mieux faire (je suis sure qu’on aurait pu l’avoir à 10 !…) pour qu’il nous emmène aux chutes de Tad Sae et surtout pour qu’on aille voir, toucher, grimper sur, se baigner avec…. LES ELEPHANTS !!!! Les enfants qui, forcement sont à l’initiative de cette journée, sont surexcités… Nous un peu moins, la balade en éléphants c’est gentil, mais ça tangue et ça donne mal au cœur. En plus, les éléphants ont des gros poils qui grattent nos pieds quand on est dessus… Enfin, c’était la journée kids, alors allons-y avec le sourire !
Le chauffeur de tuk-tuk nous emmène traverser le Mékong, la barque est longue et ses cotés sont à ras de l’eau… Le courant est fort, ce n’est pas très rassurant ; bien évidemment la barque prend l’eau et le capitaine écope sans cesse… Heureusement, cela dure 10 mns seulement… Fabrice réclame pour le retour de choisir son embarcation !
Le décor est époustouflant, des cascades pas très hautes mais très nombreuses et des arbres qui ont poussé quasiment sur chaque rocher, l’eau est claire et turquoise… On y passera la journée !
On négocie âprement les sessions de riding et bathing avec les éléphants, un peu trop sans doute car après les 30mns de balades à éléphant (comme dans notre souvenir, ça tangue, on se prend des branches dans la figure mais les enfants adorent puisqu’ils ont le droit de monter sur la tête de leur monture alors que nous, adultes, avons l’air de deux coloniaux dans leur chaise !), le responsable des lieux nous indique qu’il faut rajouter 16 dollars car il avait oublié de faire payer les enfants….
Et c’est là que ma fâcheuse tendance à refuser les tours tous organisés en $ atteint ses limites… car finalement, on n’aurait sans doute perdu moins de temps ! Il nous a fallu 20 mns et une patience (non légendaire J) de Fabrice pour maintenir sa position : pas un centime de kip de plus !!! Et il a eu gain de cause…
On s’est mis en maillot et on a grimpé sur les éléphanteaux (ça gratttte !) qui nous ont fait rapidement découvrir la fraicheur de l’eau ; ils nous ont laissé les mouiller mais ce sont surtout eux qui mènent la danse et plongent dans l’eau en essayant de nous faire basculer. Hannah s’est lancée dans une technique de rodéo plutôt efficace pour se maintenir sur l’éléphant et le faire se redresser ; quant à Maceo, il a tenté une séance de cirque en se mettant debout dessus… De notre coté, on a vraiment apprécié tout en ayant un peu peur qu’un des enfants bascule entre les deux éléphanteaux et se fasse écrabouillé….
Cela confirme ce que l’on vit ici au Laos, c’est un pays fabuleux pour les enfants, mais le tourisme n’est pas encore assez développé pour avoir mis en place certaines règles de sécurité, en particulier avec les enfants : difficile de trouver un gilet de sauvetage, pas de barrières au bord des précipices ou des trous dans les grottes, pas d’interdiction de se baigner dans des zones qui semblent dangereuses… C’est donc à nous, parents, d’être vigilants, au grand dam de Maceo à qui on refuse plusieurs baignades dans des cascades qui nous semblent vraiment trop puissantes…
Et pour finir le dernier jour, un petit tour (en mini-bus organisé cette fois, 50000 kips par personne, les enfants ne payant pas) pour aller voir les chutes de Kouhang Si à une trentaine de kms de Luang Pradang… le chauffeur est odieux, on est obligé de suivre les horaires précisés et on se fera même klaxonner parce qu’on regardera les souvenirs au lieu de monter dans le bus à 15h tapantes (sauf que nous, on s’est mis au rythme lao et on n’a plus de montre…). A part cela, les chutes sont époustouflantes, il faut aller jusqu’en haut pour voir la grande cascade d’une hauteur de 30/40 mètres environ ! Tout au long de la descente, il y a 6 ou 7 bassins différents dans lesquels on peut se baigner ; on choisit celui qui a une liane pour se jeter à l’eau et on se jette à l’eau. Hannah n’essaye pas la liane et préfère se baigner dans le bassin. Maceo, en revanche, fait le singe et se jette de l’arbre sans difficultés… Quant à Fabrice et à moi, on y arrive mais avec moins de légèreté que notre fils ! Fabrice plonge tout de même de la cascade après avoir vu un local s’y mettre (il n’y a que qui connaissent bien les fonds !)
Un très bon moment… Au retour, on passe par un centre de protection des ours (pour éviter qu’ils soient chassés), ils ont un grand parc de jeux pour eux, Hannah a même dit « moi je ne m’ennuerais jamais si j’avais un parc comme ça !! »
Au retour, le chauffeur nous arrête dans un village M’Hong, population qui souffre beaucoup d’avoir été utilisée par les Américains comme espions au Vietnam pendant la guerre secrète. La visite est difficile, les gamins, en nous voyant, courent vers leurs stands de bracelets et étoles et nous supplient « buy buy » ; ils sont sales, morveux et n’ont appris que ces mots en anglais pour vendre leurs babioles aux touristes… dure enfance ! On n’aime pas du tout l’arrêt forcé, est-ce que cela aide vraiment ces populations ? Tout semble factice, on se promène dans leur village exposé à tous les minibus qui s’y arrêtent, et on ne sent pas à notre place.
Fabrice fait quelques tours de magie, les enfants décident d’offrir les jouets qu’ils ont apportés, on a l’impression de reverser un peu le cours des choses, de donner autre chose que de l’argent, mais est-ce bien ?
On rentre sur Luang Pradang pour attendre notre sleeping bus, le responsable de la guest house nous accorde une petite douche avec serviette et savon dans la chambre qu’on a rendue à midi, geste plutôt sympa ! un des hotels où le personnel est vraiment adorable et aux petits soins, toujours prêt à nous donner un conseil ! une bonne adresse…
Ton recit est fabuleux……… On arrive bisous
Tes récits sont justes magiques : on voyage à travers… Petits problème : les enfants nous réclament la baignade éléphantesque mais après renseignements, il s’avère que la piscine de Boulogne ne dispense pas ce type d’activités ! Il faudra trouver une alternative !! On pense bien à vous et on vous embrasse très très fort.
merci laeti, mais ç’est parce qu’on a beaucoup voyagé toutes les 2 que tu te retrouves aussi là dedans! Oui, à boulogne, on avait aussi tenté la baignade des éléphants, je ne sais pas pourquoi, ils ont arrêté il y a 2 ans!!! bisous à vous 5. gwen