La route pour Bonnie Rock est plutôt sympa, les paysages du Golden Outback sont superbes ; on se croirait dans la savane africaine parfois. Il y a des champs de sortes de melons ou pastèques jaunes, on en prend une espérant que ce soit comestible (on a bien fait de ne pas tester, c’est considéré comme une mauvaise herbe en fait !).
On traverse quelques « villes » (c’est-à-dire quelques maisons avec parfois une station service et un mini-supermarché), on s’arrête pour déjeuner au Bruce Rock, un rocher plutôt plat… les mouches sont partout…l’arrêt est donc court !
Arrivés à Mukudinbin, il nous reste 60 kms à parcourir, on ne sait pas encore qu’il s’agit de l’unique grande ville aux alentours : 2 stations-services, 1 mini supermarché, une poste, un coiffeur, 1 école !). On est maintenant dans ce qui se nomme la « wheatbelt » et Mukudinbin, dont le slogan est « Classic, Red, Dry » et le surnom « Muka » est le point de ralliement des habitants à 100 kms à la ronde (au total, 750 habitants sur un territoire de 100 kms sur 50). A la poste, lesdits habitants viennent récupérer leur courrier tandis qu’un tableau blanc indique les nouvelles récentes comme celle-ci :
On a l’adresse mais pas le no de la rue que l’on doit trouver… et là, le gps est perdu ET NOUS AUSSI ! Il faut dire que Bonnie Rock est la dernière « ville » (30 habitants ???) et après, il n’y a plus rien…Officiellement…
On tourne dans Bonnie Rock, une rue de terre rouge, 1 école (on saura plus tard qu’elle ne fonctionne plus) et quelques maisons. Il n’y a juste….personne ! On passe devant une ferme et on s’arrête à la boite aux lettres, sans nom avec une brique dedans. On plaisante, en se disant qu’on ne va pas chez Mr et Mme Brique, donc on repart. On tente une autre route de terre, on finit par trouver une ferme qui semble habitée. Une petite fille en sort, elle ne connaît pas les « Martin » que l’on cherche (il faut le faire, avoir un des noms les plus courants à trouver dans le fin fond du bush !) et elle est seule avec sa soeur. Fabrice lui demande si on peut téléphoner, pour ma part, je suis gênée d’entrer chez elle. Cela me semble dingue qu’on puisse laisser des enfants seuls dans ces coins paumés, mais c’est un autre mode de fonctionnement l’outback. Après un coup de fil salvateur, on finit par prendre le bon chemin et on retrouve nos hôtes…c’était Mr et Mme Brique !!!!
Ben et Rebekah, de leurs vrais prénoms, ont 4 filles : Kaleisha, 10 ans, Janissa, 9 ans, Adeira, 5 ans et demi (comme Hannah qui est hyper contente !) et Tiana, 3 ans. Kaleisha est handicapée physique et moteur.
Leur ferme du bush est composée de plusieurs bâtiments, leur maison, une seconde maison (pour nous ! 3 chambres, 1 salon, 1 cuisine, 1 salle de bains !) et d’anciens silos et étables.
Ben et Rebekah s’avèrent être juste adorables… ils habitaient avant sur la côte de Western Australia (originaires cependant de Sydney et Brisbane à l’Est) et ont l’habitude de recevoir des couchsurfers. En venant s’installer dans le bush, ils ont eu peur de ne plus voir personne. Nos échanges sur le site de Couchsurfing ont d’ailleurs été assez drôles puisque Rebekah essayait de m’expliquer que son habitation n’était pas sur le trajet prévisionnel que je lui avais envoyé… et moi de lui répondre que de toutes façons, en Australie, rien n’est vraiment sur la route et qu’on doit faire 5 heures de route avant de pouvoir admirer le rocher/le parc national/la plage que l’on a envie de voir… Finalement, on est déjà les troisièmes personnes à aller chez eux !
Maceo est aux anges quand il comprend qu’il va avoir pour les prochains jours sa chambre pour lui tout seul ! Il avait déjà eu droit au cours du voyage à un lit pour lui, mais là c’est le paradis… Hannah reste avec nous 5 minutes avant de suivre les filles qui trépignent à l’idée de montrer tous les baby animals qui sont nés récemment ! C’est simple, on ne verra plus nos enfants… ils vadrouillent toute la journée entre les 2 maisons, les bébés moutons, les bébés rats, les bébés émeus, les chevaux, les poussins, un gros lézard, des petits chiens et un bébé chèvre !
On reste 4 jours dans notre petite maison du bush… moments parfaits pour que Maceo travaille (Hannah préfère largement s’occuper des animaux !). Un peu dur de s’y remettre cependant, ni la maitresse ni l’élève ne sont super motivés ! Fabrice s’occupe dans la ferme, il fait des lasagnes, des tortillas ; il faut également nourrir les animaux avec le foin, ramasser du bois pour le feu de camp. Les enfants et moi faisons notre fameux gâteau au chocolat qui tue ! Il y a des œufs à n’en plus finir dans la ferme, donc crème anglaise pour accompagner le tout !
Quant à Rebekah, elle nous fait gouter ses fameuses pizzas à base de wraps à la tomate séchée (délicieuses !) et THE sandwich australien : une tranche de pain de mie, du beurre, un étage de frites, du ketchup, et re-une tranche de pain beurrée ! Fabrice et moi mettons de la moutarde à la place du ketchup ! C’est disons…bourratif comme déjeuner mais Maceo et Hannah forcément, trouvent ça « trop bien » !!!!
Rebekah et Ben décident d’accorder un jour sans école à leurs filles pour qu’on se balade ensemble dans la région…
Ils nous préparent un petit programme hors des sentiers battus ; on se laisse faire, c’est agréable ! Le thème principal : nature, rochers (rocks), chemins accessibles aux 4*4.
Ben nous confie un talkie-walkie pour qu’on communique de voiture en voiture, il faut dire que le réseau est presque inexistant ici. On finira par bien s’amuser avec nos talkies à commenter la région et les vues!
On part faire le plein dans la ville…voisine (celle à 60 kms de là !). En chemin, on s’arrête au 1er rocher, qui n’a d’autre nom connu que celui de son propriétaire, Dog, soit le Dog’s rock. On l’avait vu au loin en arrivant, mais forcément, on ne savait comment l’atteindre. En fait, il faut connaître le propriétaire, lui demander si on peut passer chez lui (soit une barrière au bord de la route), faire 6 kilomètres de terre rouge, et arriver au rocher… en tant que touristes, on n’aurait jamais pu y accéder seuls.
Le rocher est impressionnant, on grimpe tout au sommet en suivant nos hôtes. Les fillettes sont impressionnantes, elles grimpent partout, même Tiana qui n’a que trois ans. Fabrice doit se faufiler entre deux rochers pour redescendre. Janissa est la maitresse chef, elle dirige les enfants au pas de course. Maceo et Hannah n’ont qu’à bien se tenir ! Ils comprennent vite les « wait/follow my voice/turn on your left, go down » !
Ensuite, on part sur le Rocher de Yannymmoning, immense colosse rouge duquel on a une vue impressionnante sur les environs… Le paysage est toujours étonnamment proche de celui de la savane africaine…il ne manque que les girafes et les éléphants ! A la place, on aura droit à un kangourou !
Pour l’heure du déjeuner, on va au Elachbutting Rock, un peu plus touristique ; on y croise UN couple d’Australiens en voyage longue durée. Le rocher s’admire d’en haut, d’en bas (c’est également une Wave Rock qui s’appelle ici Rock Wave et qui est moins connue que celle qu’on est allé voir il y a trois jours) , et également se parcourt en 4*4… On suit Rebekah qui maitrise parfaitement la conduite du sien et on grimpe sur le rocher… rahhh ce n’est pas pour me rassurer mais ça plait au reste de la famille…. Idem, la vue est impressionnante. Ben nous montre UNE PARTIE de l’étendue du terrain de son propriétaire, « tu vois là bas tout au bout, ça commence à la barrière et ça finit bien après ces montagnes tout là bas » (au total, un truc comme 250.000 hectares….)…
Au Berringbooding’s Rock, comme à la Wave Rock, le rocher fait office de réserve d’eau : les premiers Australiens qui se sont installés dans ces coins reculés ont utilisé la pente de ces rochers pour faire couler l’eau dans d’immenses réservoirs d’eau afin de pouvoir alimenter les environs.
Pour finir notre journée, on suit Rebekah sur un trail, chemin pour 4*4 uniquement. Encore une fois, il aurait été difficilement accessible si on avait été seuls, 1. Il n’est indiqué nulle part. 2. Quand on fait face à une barrière, on ne sait qu’il faut la baisser pour passer dessus et eux le savent. 3. On serait bien capable de se perdre… Sur ce chemin, un émeu déboule de nulle part et touche la voiture de Rebekah ; il se dirige donc droit sur nous et on manque de le percuter mais il tourne à temps… Un émeu est une grosse autruche ; c’est notre 1er depuis notre arrivée, à part les bébés émeus de la ferme.
Le plus gros risque d’accident en Australie, c’est de percuter un animal. Normalement c’est plutôt la nuit, mais là, on l’a évité de peu… Notre véhicule n’est pas équipé d’un super pare-buffles !
On rentre poussiéreux de cette longue ballade, mais ravis d’avoir parcouru un peu de cette région dans laquelle on ne serait jamais allés si nous n’étions pas partis dans cette optique de couchsurfing !
Le soir, on fait un immense feu de camp, avec chamallows grillés !
Le lendemain, c’est repos pour tous, et école le matin pour Maceo…on reste une journée de plus…les enfants s’amusent toujours autant même ; ils se comprennent malgré la barrière de la langue. Maceo profite de sa chambre, il bouquine et joue un peu tout seul. Hannah promène les petits chiens en laisse, et admire de loin le bébé chèvre qui l’a un peu griffée quand elle l’a nourri au biberon !
Ben nous annonce une route vers le Nord à plus de 40 degrés…il en fait déjà 33 chez eux, on a du mal à y croire !
C’est vraiment tristes qu’on repart de chez eux, c’est incroyable comme des personnes qu’on ne connaît pas peuvent être aussi accueillants et ravis de faire découvrir leur région.
Au programme, 1400 kilomètres vers le Nord : on espère arriver dans deux jours au Karijini National Park, décrit comme un impressionnant parc de Western Australia, véritable oasis dans le désert…. Let’s see !!!
Magnifique !! Nous vous suivons toujours !!
Bises à vous
cool, les enfants adorent l’Australie… ça les amuse beaucoup de voir des kangourous et plein d’autres animaux!