Nous quittons difficilement notre petite ferme du bush… Maceo et Hannah n’ont aucune envie de partir! De plus, nous avons de nombreux kilomètres à parcourir pendant les deux prochains jours, ce qui n’est pas vraiment ce que l’on préfère!
La route pour le Karijini National Park se compose de deux parties: des petites routes pendant 250 kilomètres, puis une longue ligne droite pendant 1100 kilomètres! Tout un programme….
Grâce aux conseils de nos hôtes, on peut prendre quelques chemins de traverse pour gagner quelques dizaines de kilomètres… le GPS s’excite quand on quitte la route goudronnée pour finalement s’accorder au bout de 5 minutes avec nous “faster road has been found”… ah tiens!
Rebekah et Ben nous ont aussi expliqué que sur les dirt road (et même sur les routes bitumées, quand il n’y a personne), il faut rouler au milieu des voies. Cela permet d’éviter plus facilement un animal s’il se jette sur la route.
On voit un kangourou qui longe une barrière et qui finit par nous passer devant! On arrive même à le filmer, un exploit! Et quand on hésite sur un chemin à prendre, une voiture passe et nous renseigne, c’est pourtant la seule qu’on croisera pendant 2 heures!
On voit aussi de superbes lacs salés sur le bas-côté, sans aucune explication sur leur provenance??? Note pour plus tard: regarder sur internet!
Et, on rejoint enfin la Highway 95 qui part de Perth jusqu’à Port Hedland, et comme dit notre ami le GPS “turn left in 1067 kilometres”!!!! L’autoroute en question est une voie à deux sens, elle n’est pas si droite, heureusement car on s’endormirait sinon et pour s’occuper, on a deux options:
- regarder les panneaux qui indiquent les deux premières lettres de la prochaine ville (enfin, on croyait au début… disons que cela indique le prochain arrêt possible: roadhouse tenue par 1 personne, ville de 200 habitants, lieu-dit composé de 3 maisons) et ce , tous les 10 kilomètres! Soit Meekatharra : ME 260, ME 250, ME 240…. C’est juste interminable!
- doubler les road-trains : ce sont le plus souvent des camions dont la cabine est suivie au moins de trois remorques, ou alors des oversized qui transportent, soit des engins de chantiers immenses (une roue fait plus de 2.5 mètres de haut), soit des maisons, sorte d’algécos gigantesques! Pour les doubler, il faut donc s’organiser, car plusieurs centaines de mètres sont nécessaires…quand le road train dépasse les 40 mètres, même si on voit que la route est dégagée au loin, il ne faut pas se louper… On fait donc des calculs savants, on regarde devant, bien à droite, bien à gauche et on se lance! Quant aux oversized, ils sont accompagnés de voitures balais qui clignotent si on peut passer… la communication entre la voiture de devant et celle de derrière se fait par talkie walkie, donc on imagine que la voiture de devant a donné son feu vert ; mais sans visibilité, on n’a pas tenté! En plus, ces road trains roulent assez vite entre 90 et 100 kms/heure et la limitation de vitesse est de 110 pour tous.
On s’arrête assez souvent, il fait 41 degrés le 1er jour et 42 le second…On boit 10 litres d’eau par jour à nous 4 juste pendant les trajets! On trouve souvent des petits parcs de jeux pour enfants, ce qui leur permet de se défouler (par 41 degrés, mais comment font-ils????) pendant que les parents se dessèchent à l’abri d’un arbre (option la plus agréable), ou d’un pauvre buisson (à qui on fait sans doute plus d’ombre que lui nous en fournit!).
Il y a beaucoup d’aborigènes dans cette région.
Le prix de l’essence grimpe de plus en plus… et certaines stations ne prennent ni carte internationale ni liquide, ce qui nous stresse légèrement…en Australie, il est recommandé de faire le plein à chaque arrêt (soit tous les 250 kilomètres environ) pour éviter les stations services qui pourraient être fermées… Evidemment, quand on a un réservoir aux ¾ pleins, on se dit que ça ne vaut pas la peine mais quand on se retrouve avec de quoi rouler 300 kilomètres à un moment et que la station ne prend pas notre carte, on croise les doigts pour que la station suivante soit ouverte, ouf c’est le cas!
A Meekatharra, il est 17h, l’heure des … kangourous, il faut donc s’arrêter. Le caravan park est juste pourri. Pas de cuisine, pas de frigo, je négocie pour laisser le contenu de notre glacière dans la chambre froide de la roadhouse. Juste des douches, et une tente qu’on plante face à la route (95, toujours la même) sur laquelle passent des road trains toute la nuit (puisqu’eux se fichent complètement de renverser un animal, je ne suis même pas sure qu’ils sentent le choc!)
On mange donc notre omelette (fameuse pourtant) un peu déprimés, et certains de passer une très mauvaise nuit! Finalement, ca ne s’est pas trop mal passé, on a presque eu besoin de nos duvets pour se réchauffer, et soit les road trains ont été calmes, soit on avait le sommeil lourd mais on a réussi à dormir!
Monsieur GPS décide de faire la tête (pas très grave, on sait qu’il reste 650 kilomètres avant de tourner à gauche) ou alors il a fondu au soleil et n’a pas aimé les températures nordiques…. Bref, il ne s’allume plus!
Quant à l’appareil photo, il a des taches sombres dans le boitier, ce qui donne l’impression que nos photos de ciel sont plombées par des météorites! Le cable usb du disque du disque dur est perdu… On ne peut plus sauvegarder les photos! Bref, un point électronique s’impose dans la prochaine ville!
On se fixe comme objectif NEWMAN afin de faire nos courses pour nos quelques jours en autarcie dans le Karijini NP. On espère trouver Europcar pour le GPS et un vendeur de cables usb…. Cela fait déjà 1 semaine qu’on n’a pas mis les pieds dans une “grande” ville: 4000 habitants dans le Western Australia, c’est peut être allez, la 5ème ville de l’Etat?????
Température: 42 degrés, on se dessèche à vue d’oeil, notre peau craquelle, call us crocodiles!
La gestion de l’eau commence à bien être maitrisée: acheter un sac de glaçons, le server dans la bouteille isotherme de 2.5 litres, y verser dessus 1 litre d’eau non fraiche, patienter 1 minute, reverser le contenu dans la bouteille, distribuer l’eau fraiche à la troupe. 30 minutes après, recommencer!!!
C’est donc ma mission + celle du petit café à servir au conducteur (vive le thermos!) …tandis que Fabrice conduit… impossible de savoir comment il tient… moi je craque au bout de 150 kilomètres!
20 kilomètres avant Newman, nous passons le tropique du Capricorne pour se rapporcher de l’équateur! Sortir de la voiture est une torture, on va fondre au soleil! Mais une petite photo s’impose!
Arrivés à Newman, c’est l’euphorie: une ville, avec DES rues, DES magasins, UN supermarché, UN visitors centre, UN aéroport, DES mines!
Newman est un point de base pour les exploitations des mines aux alentours, les camions sont géants, des visites sont organisées mais interdites aux moins de 6 ans, Hannah ne peut donc participer. On pose donc devant un camion, les roues sont plus grandes que Fabrice qui peut passer sous la bête sans se pencher!
On achète notre pass pour visiter les parcs nationaux de Western Australia ($11 par véhicule et par parc, ou $40 pour 4 semaines, nombre de parcs illimités) au visitor centre, dans lequel on traine un peu, il y fait 20 degrés de moins que dehors… On remplit notre jerrican de 20 litres d’eau potable (ce qui n’est pas le cas dans les parcs) et on fait le plein de nourriture… pas le courage de manger que des conserves, on achète quand même du frais, malgré le prix et le risque de ne pas trouver de glace…
L’unique magasin d’électronique n’est pas très aidant: pour l’appareil photo, à part nous en vendre un nouveau, ils ne peuvent rien faire; pour le gps, on essaye un autre câble (mais le problème ne vient pas de là et Europcar n’est pas présent dans cette ville); pour le disque dur, on rachète un nouveau cable usb (mais ça ne marchera toujours pas)…
Bref, c’est reparti pour les derniers 250 kilomètres… sans doute les plus longs… la fatigue et l’ennui ont raison de notre humeur ; on en a marre !
Enfin, on doit tourner à gauche! Les paysages commencent à être intéressants, des jolies montagnes tout autour…
On arrive au Karijini NP vers 17h… fatigues mais contents d’y être. Le visitors centre est fermé, on s’installe dans le camping des Dales Gorges (le plus proche); c’est rudimentaire, un emplacement assez grand, un peu plus loin, des toilettes, encore un peu plus loin, un tank d’eau non potable et des barbecues partagés…. La terre est rouge, on est dans le désert! Le coucher de soleil est sublime et la nuit étoilée… rien aux alentours, c’est trop beau!
(on campe souvent dans des endroits sans électricité et il y a très peu de réseau dans cette partie de l’Australie, les posts sont donc écrits quand on peut allumer l’ordinateur et publiés lorsqu’ on croise un café internet avec wifi, ce qui est rare… il y a donc une quinzaine de jours de décalage)
Pour les lacs salés : http://people.rses.anu.edu.au/dedeckker_p/pubs/120.pdf
C’est dû à l’aridité à priori.
Bonne route et merci pour les photos qui font voyager…
merci miss!!!
Excellentes photos, je suis toujours impressionné par la taille des camions utilisés dans les mines.