Karijini National Park, un must de notre voyage !

Ouchhh que les réveils sont durs ! On a beau avoir investi dans des matelas ultralégers, ultra-tops Therm-a-rest machin truc, on sent bien qu’on ne dort pas dans un lit !

Finalement, on est mieux debout…

On déjeune entre 45 mouches avant de filer au visitor centre se renseigner un peu et faire un brin de toilette (pas de douches dans le camping)…mais en montant dans la voiture, on se rend compte qu’il est 7h30 seulement ! On se demande à quelle heure on a bien pu se réveiller !!! Du coup, on attaque notre première ballade, Circular Pool, une gorge assez impressionnante, filets anti-mouches indispensables ! ok, ce n’est pas très chic…

Circular Pool

On y croise des termitières géantes, chacune est un véritable royaume de termites contenant 1 million d’habitants environ…

Termitière

L’arrêt au visitors centre est rafraichissant. Se nettoyer nous fait du bien !  On achète de la glace et on demande gentiment à l’employée si on peut en laisser la moitié dans le congélateur car le sac est vraiment trop gros (yes, accordé !), et on fait le point sur les ballades à faire.

Si le Karijini est un parc réputé, il est aussi extrêmement dangereux et bien que le nombre d’accidents ou de morts n’est pas crié haut et fort, il suffit de se rendre sur internet pour se rendre compte que les imprudences ou les conditions climatiques ont conduit à de sérieux drames.

La dame nous explique quelles ballades peuvent être faites avec les enfants, et même celles de catégorie 5 (pour experienced bushwalkers) peuvent être pratiquées à condition de suivre certaines règles de prudence.

Alors, c’est parti, pendant 2 jours, on crapahute à travers le parc, plus calmement le 1er jour,  car  on se remet de notre long périple et plus énergiquement le second !

On trouve notre bonheur coté Dales Gorge, à coté du camping, c’est juste magnifique…On comprend le surnom d’oasis de l’outback que détient le parc… Dès qu’on descend dans les gorges, la température baisse, devient agréable ; on est protégé du soleil par la végétation et l’eau des piscines naturelles qu’on rencontre en chemin est juste parfaite ! Elle peut être très froide en hiver apparemment, mais on est venu à la meilleure saison, pas trop chaud dehors (que 40 degrés) et eau dans laquelle on peut nager sans risquer un choc thermique !

Fortescue Falls

On part avec pique-nique et réserves d’eau. Avec cette chaleur, il est recommandé d’avoir 1 litre d’eau par personne et par heure. La ballade n’est pas sensée être trop longue, on part donc avec une bouteille de 4 litres d’eau, un thermos isotherme de café, 1 litre de jus de pomme, 1 bouteille d’1 litre d’eau et notre thermos rempli de 2.5 litres de glaçons ! A peine chargés…

On y reste quelques heures, alternant entre la Fern Pool plus ombragée et plus profonde, idéale pour se faire masser le dos sous le jet des cascades et Fortescue Falls, la préférée d’Hannah qui fait du surf sur les rochers plats et glissants.

Fern Pool

On y croise un sympathique lézard…

Fortescue Falls

Fortescue Falls

Lorsqu’on revient au camping, le contraste est saisissant. Il est 15h, il fait 40 degrés, l’ambiance est sèche/rouge/orange… La tente est en plein soleil, on ne peut se poser nulle part. On hésite entre aller faire des gorges de l’autre coté du parc ou retourner dans notre petit paradis…on revient à la Fern Pool, on est seuls au monde avec les beaux oiseaux blancs au dessus de nos têtes.

On ne rentre pas trop tard pour enfin diner en plein jour (soit à 18 heures !), ras le bol de chercher à voir le contenu de son assiette avec sa lampe frontale. Les enfants ont envie d’aider, ils découpent, épluchent carottes et morceaux de fromages…

On se sert de la pocket shower achetée en France pour prendre nos douches, très pratique, le débit n’est pas fort donc pas de possibilité de se faire un shampooing mais pour le corps c’est parfait.

camping Dales Gorge

Avant de coucher les enfants, on doit leur nettoyer deux fois les pieds, dans un seau puis sous la douche, pendant qu’on les porte dans nos bras pour éviter qu’ils les remettent par terre. On a beau frotter, nos pieds sont colorés d’orange… et nos chaussures sont dans le même état.

camping Dales Gorge

On rencontre à coté de notre campement un couple de jeunes français accompagné d’une allemande et d’un écossais. Ils font le tour de l’Australie tout en s’arrêtant de temps en temps pour travailler (ce sont les working holidays visas). Ils nous expliquent que la réputation des français en Australie est d’être voleurs… Je m’étonne, à mon époque, il y a 12 ans déjà, on avait comme partout dans le Monde, la réputation d’être arrogants et surtout d’avoir osé lancer des essais nucléaires dans le Pacifique (époque de Jacques Chirac) mais pas celle de voler. En fait, la vie est devenue super chère en Australie et les backpackers qui arrivent 1000 euros en poche se retrouvent vite, sauf si travail trouvé rapidement, sans un sou… et comme l’Australie est un pays très sur (au début, je me trimbalais avec passeports et argent sur moi, j’ai fini par faire comme tout le monde : laisser le tout dans la voiture) et les gens très honnêtes, il n’y a pas d’antivol dans les magasins… Nos jeunes compatriotes chapardent donc assez souvent. On verra régulièrement d’ailleurs des panneaux dans les visitors centre traduits en français et en allemand rappelant les risques encourus en cas de vol…. hum, pas super fiers d’être français dans ces moments là….

Un autre exemple d’honnêteté des Australiens est l’accès aux parcs nationaux : l’entrée est payante et les nuits de camping aussi ($7 par adulte et $2 par enfant au dessus de 6 ans) le tout à des prix très raisonnables. En saison peu touristique, il n’y a pas de ranger à demeure dans les campings ou aux entrées des parcs, donc il faut mettre la somme demandée dans une petite boite. Et personne ne vérifie qu’on a payé… ou pas…. Face à tant d’honnêteté, je n’arrive pas à tricher, et nous payons rubis sur ongle nos nuits de camping. On verra si on est toujours aussi honnêtes à la fin de notre séjour!

On apprend aussi qu’il y a beaucoup moins de mouches sur la côte, tant mieux ! C’est vraiment dur à supporter !

Le lendemain, plus d’eau dans le tank à coté de nous… On passe donc à celui qui est à coté du visitor centre. Officiellement, tout le monde devrait faire sa vaisselle ici, mais il y a des guêpes dans l’évier et partout autour du tuyau. Je fais la vaisselle un peu plus loin pendant que Fabrice fait des réserves d’eau non potable, en essayant d’éviter de se faire piquer. On a donc maintenant des bidons et des bouteilles pour la vaisselle et la douche et des bidons et des bouteilles pour boire… On arrache les étiquettes des bouteilles d’eau non potable, histoire de ne pas se tromper.

On part du coté des Weano Gorges, la route est poussiéreuse et rouge. Elle est praticable au début puis devient très rude ; conseillé aux 4WD mais certaines voitures 2WD s’y risquent et … passent ! On se souvient que nos fermiers du bush nous avaient dit de rouler à 80 kms/h sur ce type de route, mais on n’ose pas vraiment vu le bruit et les chocs assez rudes que l’on sent. En plus, un bruit régulier dans une roue nous inquiète. Bref, on a du être les plus lents à faire ce trajet, même si personne ne nous double….

route dans le Karijini NP

Arrivés aux gorges, on décide d’aller admirer en 1er lieu les points de vue : Oxer and Junction Point Lookouts. Il y a peu de barrières pour s’y rendre et on est parfois à flanc de gorge, ce qui n’est pas super rassurant. La vue est à couper le souffle, des terrasses avançant au dessus des gorges ont été installées, c’est magnifique et vertigineux.

Junction Point

Un mémorial à l’honneur d’un sauveteur rappelle les dangers de ces gorges en période humide : il est mort après subi une montée des eaux lors d’un sauvetage d’un visiteur qui avait chuté de plusieurs mètres. Des « flash floods » peuvent survenir à tout moment s’il pleut ou s’il a plu. Littéralement, on ne sait pas traduire, mais l’explication est que des sortes de vagues peuvent tout entrainer sur leur passage, et entre autres des touristes qui sont en bas de gorges.

Bref, tout cela ne nous rassure pas vraiment. On trouve les vues très jolies mais entre la tombe, les panneaux d’avertissements, les histoires qu’on a entendues ; on se demande si on va descendre avec les enfants. Coup de chance, on croise une famille d’Australiens avec deux enfants un peu plus âgés que les nôtres qui remontent du Lower Weano Gorge Trail. Ils nous expliquent que c’est faisable et qu’il y a deux passages un peu difficiles dont un où l faut escalader le long de petites rivières, mais si on n’y arrive pas, on peut toujours traverser l’eau et simplement se mouiller jusqu’au ventre.  Maceo et Hannah sachant nager, on se dit que cela vaut le coup d’essayer.
La descente est abrupte. Fabrice tient la main de Maceo et moi d’Hannah. Aucune idée de l’efficacité ou pas de notre méthode, cela nous rassure juste de savoir que s’ils chutent, on pourra les tenir….
Arrivés au fond de la gorge, il faut longer les petits cours d’eau. Des arbres ont poussé entre les rochers, il y fait frais, c’est très agréable. Au début, les rochers sont plats et s’empilent comme des couches successives de jambon-fromage décrètent les enfants qui comparent ces étages de pierres à des sandwichs !

Weano Gorge photo de Maceo

La suite de la promenade est plus drôle que dangereuse. Il suffit juste de faire attention, mais on se sent déjà nettement plus rassurés en bas de gorges que lors de la descente ou des ballades autour.

Weano Gorge Lower trail

Face à plusieurs points d’eau, on a donc en effet deux possibilités : escalader les rochers (toujours sous forme de couches empilées) ou passer dans les cours d’eau. On arrive tous à passer sur les cotés, même Hannah qui est hyper fière d’elle !

Weano Gorge Lower trail

En fin de parcours, on passe entre des roches très serrées, l’effet est assez impressionnant.

Weano Gorge

On est arrivé à la fin des gorges, il nous reste à atteindre la Handrail Pool. Il s’agit en fait d’une piscine naturelle au fond de la gorge ; chemin classe 5 : il faut descendre à reculons le long de barres et trouver ses appuis (espacés d’un mètre chacun). On aide les enfants à trouver leurs marques. La piscine est moins jolie que les Dales Gorges de la veille mais on a bien mérité notre petit plongeon rafraichissant après cette promenade un peu physique !!!

(sur cette photo, on voit deux personnes qui descendent les derniers mètres pour arriver à la pool)

Handtrail Pool

On déjeune avec nos voisins de camping qu’on retrouve en haut des gorges. La Hancock Gorge est classée 5 sur un long parcours. On se décide à ne pas la faire pour se concentrer sur d’autres plus faciles et plus familiales.

On reprend donc la route terrible, et cette fois-ci après les conseils de touristes, nous roulons à 80 kms/h… et tout est impeccable, on ne sent plus les bosses comme à l’aller. On bifurque sur une autre route pour admirer l’éco-lodge ouvert par les responsables aborigènes du parc ; des tentes ultra-modernes mais hors budget pour nous. C’est assez chouette.

Ecolodge Karijini NP

On reprend une autre direction pour aller admirer les Joffre Falls et la Knox Gorge. C’est vertigineux aussi. Sans appareil photo de qualité, on ne sait pas trop ce que donneront celles réalisées avec le petit numérique.. de toutes façons, on n’a plus le choix, toute l’Australie ne sera photographiée qu’avec cet appareil !

Jorge Lookout

Cela nous fait penser aux temples d’Angkor, finalement les photos ne pourront jamais rendre ce que l’on ressent face à de telles vues…

Pour finir, nous allons aux Kalamina Falls, que l’employée du visitor centre nous a conseillées. Bien vu, les gorges sont faciles d’accès, et un véritable paradis pour la baignade… On sera tous seuls pour le reste de l’après-midi : la piscine est immense, Maceo saute d’un arbre dont les branches sont au dessus de l’eau. Des dalles de pierres nous réchauffent tout autour de l’eau… Mouches mises à part, c’est just perfect pour finir la journée !!!!

Kalamina Falls

Kalamina Falls

On a beaucoup de mal à en partir….

En arrivant au camping, on se rend compte que la poussière de l’outback a pénétré partout dans la voiture… toute la vaisselle, les boites de conserves, les valises sont couvertes de rouge.

Contrairement aux 2 soirées précédentes, le ciel est chargé et gris…pas de coucher de soleil ce soir. On se hâte de ranger affaires et de préparer le diner… on a eu raison, l’orage gronde au loin. Les éclairs sont si puissants qu’on voit comme en plein jour quand ils tombent. Il pleut à peine sur le camping, on essaye avec nos voisins de faire des photos des éclairs, mais ça ne marche pas…

Ciel couvert

Hannah est un peu inquiète en se couchant, le bruit est assez impressionnant et les éclairs apparaissent à différents endroits en même temps : ils sont souvent verticaux mais parfois horizontaux dans le ciel….

Quand il se met vraiment à pleuvoir, Fabrice et moi rejoignons les enfants sous la tente. Je commence à m’endormir quand un tremblement énorme me réveille. Je vois Fabrice qui était assis projeté en arrière. Je panique et me demande ce qui vient de se passer, je suis persuadée que la foudre est tombée quelque part… Finalement Fabrice me rassure en me disant que c’est juste un coup de tonnerre tellement puissant qu’il a fait trembler le sol…

Le réveil dans la poussière rouge qui colle n’est pas enthousiasmant… on est fatigué de cette nuit mouvementée, on est sale, enfin orange/rouge… même l’intérieur de nos nez et oreilles sont rouges…

On pourrait rester une journée de plus dans le parc sans problème, il reste des promenades à faire ou à refaire, mais la pluie est forcement tombée dans les gorges, et on sait qu’il est peu conseillé de se promener dans ces cas là. (On apprend quelques jours plus tard que le parc a fermé pendant plusieurs jours; l’accès aux gorges étant trop dangereux: on est donc venu juste au bon moment… ça aurait été dur d’avoir fait autant de kilomètres pour se voir refuser l’accès)

On rempile tente (dont on n’arrive pas à décoller la terre rouge), table et chaises, vaisselle sale. On rêve d’une douche et on se dirige vers le visitor centre… qui a fermé toilettes et douches à double tour… rahhhhh même pas un brin de toilette avant de partir…. On préfère ne pas attendre les 45 minutes avant l’ouverture.

C’est donc rouges, pas coiffés, pas lavés avec de la vaisselle sale dans le coffre qu’on repart vers l’Ouest cette fois.  Objectif : le parc national d’Exmouth et sa barrière de corail.

La route est longue, plus de 9 heures, soit infaisable sans conduire un peu de nuit, ce qu’on ne souhaite pas faire. On se fixe comme arrêt, une « station » à 150 kms d’Exmouth (comprendre une ferme de l’outback qui gère moutons et autres animaux). Un autre arrêt aurait pu être une roadhouse poussiéreuse au nom de Nanutarra. Mais la lecture de blogs de voyageurs m’en avait dissuadée. De plus, nos voisins de camping se sont arrêtés dans la station qu’on a repérée, la propriétaire a l’air sympa, il y a une cuisine et des douches…juste ce qu’il nous faut! Let’s see!

6 réflexions au sujet de « Karijini National Park, un must de notre voyage ! »

  1. c’est tellement impressionnant! Quelle frayeur avec la foudre!!!
    Ton récit est captivant, merci de nous faire vivre tout ça, ça doit te demander beaucoup de temps. J’adore tes photos, que ce soit les paysages ou les photos de famille, un vrai régal pour les yeux. Bisous!

    • merci fabienne,
      la redaction ne me demande pas trop de temps et a permis d’occuper mes soirees sous la tente… ce qui est penible est le telechargement des photos, c’est long et pas toujours évident. J’écris tout ça pour vous mais aussi pour les enfants, l’idée étant de leur faire un livre chacun avec les textes et photos du blog… ils confondent déjà un peu les lieux, ce n’est pas facile pour eux de se souvenir de tout…
      bisous
      gwen

  2. Je suis la maman de Stéphane et Anne Laure (cousins de Fabrice) et j’ai eu l’adresse du blog par Nathalie. C’est tout simplement formidable tout ce que vous vivez, profitez au maximum de ce magnifique voyage. Je suis avec un grand intérêt votre blog qui est super intéressant (le texte est super et les photos aussi) et qui plus est très drôle; continuez à nous éblouir !!!! j’attends avec impatience la suite….

  3. Hola mes travellers ,

    Ce dernier récit était énorme , je me régale !
    Même les photos avec le petit appareil passent très bien .
    Vous avez le bonjour de Luca et sa compagne de Marseille .

    On vous embrasse tout les 4 et la Pura Vida como siempre !

  4. Bonjour,
    Nous allons cet été en famille à Karijini et je vois qu’il y a une autre possibilité que le nanuntarra road house pour dormir, une ferme semble t il pouvez vous me donner « l’adresse »
    merci
    Clothilde auger
    auger069@yahoo.fr

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