A 100 kms du Karijini NP, on s’arrête dans THE grande ville du coin Tom Price (comprendre à 500 kms à la ronde), il y a un supermarché, des douches à $2, un parc de jeux pour enfants, une station service sans diesel !!! On finit par en trouver une autre, heureusement…
On fait le plein de nourriture fraiche, on se lave un peu. Tom Price est la ville la plus haute de Western Australia, 700 mètres tout de même. Si on aime bien retrouver une ville après plusieurs jours de désert, c’est toujours des moments un peu stressants avec une liste de choses à faire (essence, recharger le téléphone, acheter de la glace, faire des courses, trouver une chaise de camping plus solide)..
Bref, on perd à chaque fois deux heures, pas négligeable dans une journée où on est censé rouler 700 kms… Je prépare donc des sandwichs au poulet juste sorti du four qu’on a acheté au supermarché local… on mangera en route et on fera un arrêt plus tard.
On enchaine les kilomètres, les enfants s’endorment, il fait toujours très chaud !
A Nanutarra Roadhouse, où on pensait se détendre une demi-heure, des nuages de poussières rentrent dans la station service…. On est content de ne pas dormir là, le propriétaire annonce de la pluie, qui visiblement nous suit… Il semble que les orages aient été terribles dans la région où on était la veille…
On arrive à Girilia Station en fin d’après-midi, un bateau nous accueille indiquant Giralia Bay : on ne comprend pas pourquoi puisque la « station » est en plein désert et que la mer semble en effet proche sur la carte, peut être 40 kms, mais loin de la ferme. On comprendra plus tard.
La propriétaire est en effet charmante (sa sœur habite à Manosque, il faut le faire quand même) , il y a deux taiwainais qui travaillent là en working visa, des chevaux et des kangourous aux alentours (on se disait justement qu’on en avait plus vus des vivants depuis notre ferme du bush).
La terre est rouge, mais douce comme du sable… on apprécie très vite le baraquement qui fait office de cuisine, c’est immense, il n’y fait pas trop chaud, on peut stocker notre nourriture et s’installer… on est TOUS SEULS à profiter des lieux communs.
La douche du soir ne suffira pas à décoller toute la terre que l’on a sur nous.. C’est comme un tatouage au henné en fait… Mais on se sent déjà plus propres…
Une bonne machine à laver le linge permet aussi de redonner une bonne odeur à nos habits, à défaut d’enlever les taches rouges. Forcément, à l’eau froide, on n’y arrivera pas !
Comme dans le Karijini, l’eau n’est pas potable ; on a réinvesti à Tom Price dans un bidon de 10 litres d’eau + une trentaine de petites bouteilles, on a bien fait !
La soirée est excellente, on mange bien (merci le chef !), il fait bon, il y a moins de mouches, on a de la place et on est presque propre.. Que demander de mieux ? Ah si, on observe les kangourous passer le long de la barrière ; il y a un point d’eau plus loin qui les attire…
On repère un « beach access 4WD », et on se dit que puisque l’endroit est si sympa, on peut rester une journée de plus et aller à la plage avec notre 4*4. La propriétaire nous confirme que son terrain va jusqu’à la plage à 30 mns de route de là et puis à l’ouest sur encore 20 kms…. (quelques hectares donc).
Le lendemain, le soleil nous réveille. On a bien chaud et il est 7h du matin.En sortant de la tente, on voit plein de traces de kangourous dans le camping et des crottes.
C’est également matinée école, l’endroit est idéal. Depuis notre arrivée en Australie, nous ne sommes pas très réguliers et l’ambiance s’en ressent : les cours d’histoire-géo, sciences et instruction civique se font sans problèmes dans la voiture mais pour les matières comme le français et les mathématiques, c’est beaucoup plus difficile. Quant à l’anglais, on a peu souvent de l’électricité donc l’ordinateur n’est pas toujours chargé. Maceo est têtu et ne veut pas faire de français, mais des « arts visuels, maman, on est en retard !!! », il refuse d’écrire son évaluation d’instruction civique… c’est donc très tendu…
On est vendredi 29 octobre ; en France, c’est le début des vacances de la Toussaint. Je décrète que nous aussi, on s’accorde une semaine de vraies vacances sans stress ! (car oui, les profs aussi ont besoin de vacances ! et oui bis, c’est bien normal qu’ils aient « autant » de vacances… allez vous occupez de 15 fois plus d’élèves qu’on le fait actuellement, vous comprendrez!)
Si on n’est pas trop en retard dans le programme, on accordera une autre semaine de vacances fin novembre aux enfants lorsqu’on sera en Nouvelle Calédonie.
Cela confirme ce que disent tous les parents voyageurs au long cours : il faut s’imposer un rythme régulier de travail : tous les jours et non pas par bloc. Il faudra donc revenir à un système plus proche de notre séjour en Asie que celui qu’on a ici depuis 15 jours.
La propriétaire des lieux me dit que cela lui rappelle des souvenirs. Ses enfants sont en pension à Perth (1500 kms de là) mais elle a dans sa maison une « school room » puisqu’elle les a instruit pendant leurs années de primaire et de collège. L’école la plus proche est à Exmouth à 150 kms de là.
Elle nous fournit une carte d’accès à la plage, elle m’explique qu’il y aura du réseau au bord de l’eau, bizarrement (puisque depuis 600 kms, on n’en a plus y compris chez elle) ; je lui demande quels sont les endroits les plus surs pour se baigner (j’entendais par là ; y-a-t-il des courants dangereux ?), elle me répond qu’il ne faut nager nulle part puisque toute la baie est infestée de requins !!! ahhh, on a bien fait de demander ! Un peu déçus pour la baignade, mais toujours motivés par notre trip en 4WD et surtout à l’idée de voir la mer, on prend la route…
35 minutes de route désertique, assez chaotique par moments; on n’arrive pas à croire que tout ce terrain à perte de vue appartient à une seule famille…
Il est obligatoire de déclarer son départ aux propriétaires pour qu’ils puissent venir nous chercher en cas de problème.
Et là, la terre rouge rencontre le sable blanc. La plage est superbe… des traces et des crottes de kangourous partout ; on est seuls au monde. Ce n’est pas le moment de tomber en panne ou de s’embourber. Il y a une petite ile en face, on rêve de se baigner, mais on est quand même très moyennement tentés par une morsure de requin. On pique-nique là et on télécharge quelques emails; c’est beau le modernisme!!!
Nous nous dirigeons ensuite vers une crique à 10 kms de là (toujours sur les terres de la dame), visiblement idéale pour la pêche. Tout d’un coup, un kangourou traverse la route, quand Hannah crie « il y en a d’autres de mon coté ». En effet, deux autres kangourous nous suivent le long de la route! Ils étaient tranquillement installés derrière un arbre (leur occupation favorite pendant la journée), et nous avons du leur faire peur en arrivant en voiture… sachant que s’il y a en une par semaine qui passe sur cette route, c’est bien le maximum !!! On a sans doute été autant surpris qu’eux !
Fabrice tente de pécher au lancer, et ça marche tout de suite, un beau poisson pour le diner, on est ravis ! Les enfants l’aident, pendant que je crame au soleil.
On rentre rapidement, histoire de ne pas faire pourrir le poisson dans la voiture, et on klaxonne au niveau de l’arbre des kangourous. Ils sont là ! Et retraversent la route devant nous. Cette fois, on est moins surpris et on peut en profiter pour les admirer ! <p>Dans la cuisine du camping, il y a une table sur laquelle on a le droit de dessiner, les enfants font ENFIN des arts visuels : ils rajoutent leur contribution sur la table et Maceo suit le programme de CE2: prendre en photo un paysage à travers une fenêtre et ce, sous différents angles… Quant à moi, je rédige le blog et Fabrice cuisine, une fin de journée reposante pour tous.
Le soir, après l’observation des kangourous qui sont encore plus prets de nous que la veille ; les enfants profitent de l’électricité pour regarder des dessins animés « Et oui, c’est les vacances, les parents, on peut se coucher tard »
Giralia, ce n’était pas prévu : ce fut une agréable surprise, comme on les aime dans ce pays !